Comment nourrir les besoins et la motivation de ses collaborateurs pendant cette crise ?

 

 

Le confinement vient modifier la façon dont nous gérons habituellement nos besoins essentiels.

Éric Berne, le père de l’Analyse Transactionnelle, a défini trois grandes « soifs » fondamentales des êtres humains :

·       Le besoin de structure

·       Le besoin de stimulation

·       Le besoin de reconnaissance

Chacun de ces besoins est altéré par cette crise, qui vient perturber nos habitudes de vie.

Concernant la structure, chaque personne a besoin de repères, notamment de repères géographiques et temporels. Se rendre à son bureau, à une heure à peu près fixe, connaître les tâches à effectuer, avec pour chaque personne le niveau de précision qui lui convient. Pour les travailleurs confinés, rester chez soi questionne la structure et oblige à recréer un cadre, tant physique qu’horaire. Les outils technologiques et le télétravail nous avaient déjà entraînés, mais pas à ce point!

La stimulation, c’est-à-dire l’activation de nos cinq sens, est elle aussi différente: conditions de luminosité de notre habitat, limitation des déplacements, diminution des rencontres avec d’autres. Bien sûr la variation des stimuli dépend des modalités de confinement de chacun : seul ou à plusieurs, avec un balcon ou un jardin extérieur ou sans, avec du réseau wifi ou sans…

La reconnaissance quant à elle peut chuter considérablement, entre autres la reconnaissance apportée par les collègues de travail: on ne se croise plus à la machine à café, on « voit » moins les autres travailler, les retours sur notre travail peuvent être plus rares.

Alors comment faire pour que ces besoins fondamentaux, qui sont aussi des sources de motivation, soient tout de même remplis, du mieux possible, pour les personnes confinées chez elles?

En tant que manager, il y a quelques pistes que vous pouvez explorer, pistes partagées par les cadres et dirigeants que j’accompagne dans leurs problématiques managériales:

Quelques exemples pour structurer le temps:

  • une réunion d’équipe par semaine à heure fixe par vidéo conférence,
  • une réunion « machine à café » où qui veut peut se connecter un midi sur deux, sur une tranche de 30 minutes,
  • des appels individuels courts chaque lundi ou vendredi, 5-10 minutes par personne, pour un échange plus personnel

Quelques exemples pour favoriser la stimulation: 

  • utiliser des outils de vidéoconférence mais garder des temps téléphoniques (ça change !),
  • s’inscrire et inscrire son équipe à un webinar par semaine (l’offre est pléthorique en ce moment, presque tous les sujets possibles existent !),
  • organiser chaque semaine un mini concours (la meilleure présentation vidéo minute d’un produit ou d’une offre, le meilleur outil trouvé sur le net),
  • demander à chacun de former les autres membres de l’équipe sur un sujet (format court, 15 minutes),
  • s’engager collectivement dans des parcours de formation (management, relations, décision, gestion du temps, efficacité de l’équipe….) : cela donne des temps de respiration (permet aussi de structurer le temps), et l’impression d’avancer.

Quelques exemples pour maintenir un bon niveau de « signes de reconnaissance »: 

  • dans une réunion, faire un « tour de table » des réussites de la semaine, individuelles et collectives,
  • dans une autre : faire un « tour de table » de l’état d’esprit dans lequel chacun se trouve
  • écrire un mot à chacun pour donner un feedback positif sur une tâche accomplie, par exemple chaque semaine
  • organiser des duos ou trios de personnes pour faire des échanges réguliers sur ce sujet (points positifs, surtout en ce moment), en changeant ces sous-groupes chaque semaine.

N’hésitez pas à partager vous aussi vos bonnes pratiques: elles enrichiront chacun et chacune. Merci!